L'amour
Cantique d’été
I
Maintenant, c'est un autre été et je viens près de toi.
Il tombe sur la route des fleurs d'accacia blanc, cette neige de Juin. Le vent qui secoue sa chevelure bleue, court avec le torrent dans la vallée emplie jusqu'au bord de soleil et le chant du coucou tinte dans les forêts.
Je m'achemine lentement vers cette montagne qui voit à ses pieds ta maison.
Ta voix s'élève, je retrouve ton sourire fleuri comme la nielle joyeuse, je prends tes mains si fraîches que je crois avoir trempé les miennes dans le courant du ruisseau.
Sylvius, avec cette heure radieuse commence ma vie d'été.
Lu par Vincent Knupfer
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XXV
Non, ce n’est pas ton visage, ce n’est pas ton étreinte que j’aime, Sylvius.
Ce n’est pas cette mort qui est ton œuvre et dont je renais.
C’est ton âme, toujours lointaine, que je cherche inlassablement.
Et c’est le tréfonds de ta vie que je voudrais que tu me donnes, sur tes lèvres, comme un baiser.
Texte choisi par Antonin Moutte-Albertini
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Il y a dans tes yeux des fleurs qui vacillent, des flammes qui fleurissent, de fins ruisseaux et de longues prairies.
Il y a du ciel qui bouge, des horizons qui s’enfuient, des paysages d’un vert argenté qui se transforment, des oiseaux noirs, en vols effilés, par-dessus les étangs.
Et quand tu m’aimes, Sylvius, il y a tout l’amour volontaire, étonné, dans tes yeux.
Alors, je plonge et je me baigne au sein mise, contre toi, sans ouvrir les yeux, qu’ai-je dit ?
Je ne suis bien que là.
Lu par Evy Ferreira